Parcours de Docteurs #22 : Salima El Yakhlifi PhD

Salima El Yakhlifi PhD
Chercheuse au CNRS et entrepreneure

Prénom : Salima           Nom : El Yakhlifi

 

📡 MASTER 2 : Formulation de matériaux et Fonctionnalisation de surface

🛰 UNIVERSITÉ : Université de Strasbourg et Université de Haute-Alsace

🏅 DATE D’OBTENTION : 2016

 

📡 DOCTORAT : Chimie-Physique

🛰 UNIVERSITÉ : Université de Strasbourg

🏅 DATE D’OBTENTION : 17/09/2020

 

💡 SCIENTIFIQUE PRÉFÉRÉ : Einstein, un chercheur engagé. Passionné par la science, mais également soucieux de l’impact de l’innovation sur la société.

🚀 LE TITRE DE TA THÈSE : Contrôle de la structure et des propriétés de la polydopamine en suspensions, en films et dans des gels pour des applications biomédicales.

 

● Q : Pourquoi avoir fait un doctorat ?

SEY : Pouvoir explorer une idée, imaginer des solutions, les tester, en tirer des conclusions, pouvoir comprendre et faire avancer les connaissances de l’humanité… La recherche constitue le domaine par excellence où on peut facilement vivre cette passion de la science. Et quand on veut faire de la recherche, la case doctorat est une étape assez évidente. Au-delà de ces raisons, ce qui m’a motivée à faire un doctorat est aussi cette envie de développer des compétences de haut niveau valorisables dans le monde entier et la possibilité de pouvoir diriger mon propre laboratoire.

 

● Q : En quoi consiste ton métier actuel ?

SEY : Actuellement je suis chercheure post-doc en physico-chimie des émulsions au CNRS, je travaille sur la formulation de nouveaux agents de contraste pour l’imagerie médicale. Mon objectif au quotidien est de développer une solution qui permet notamment de mieux cibler les tumeurs cancéreuses.

En parallèle, je développe mon projet entrepreneurial dans les biotechnlogies bio-inspirées : je tente de concevoir une nouvelle colle chirurgicale qui permettra de réparer les lésions nerveuses. Cette aventure entrepreneuriale m’a poussé à m’entourer d’experts pour proposer une formation en ligne destiné aux PhDs pour les aider à transformer leur idée en un projet business à impact.

 

● Q : Peux-tu nous décrire ta semaine type ?

SEY : Ma semaine se divise entre mes différentes casquettes : CNRS, mon projet startup, la formation en ligne et ma casquette d’entrepreneure sociale.

Quand j’enfile ma blouse blanche au CNRS, je passe mes journées à la paillasse où je teste et analyse de nouvelles formulations, le reste du temps est consacré à l’analyse des résultats pour mieux comprendre et décider comment avancer, aussi j’essaie de dégager du temps pour la lecture de publications scientifiques. On a également une réunion d’équipe chaque semaine durant laquelle on discute autour de nos résultats et des réunions avec des partenaires.

Quand j’enfile ma cape d’entrepreneure, je jongle entre paillasse, le travail de veille et les rencontres qui constituent aussi une grande part de l’aventure.

La fin de la semaine est réservée au volet social : je suis cofondatrice d’une association (TessLab) qui vise à former les jeunes aux softs skills et à leur faire découvrir l’entrepreneuriat.

On me dit souvent qu’il n’est pas bon de multiplier les casquettes, qu’il faut se focaliser sur un domaine, un projet précis, mais je vois dans tous mes engagements des liens qui au final ne font que m’enrichir et gagner en compétences nouvelles. Tout est interconnecté : par exemple, ma vision du métier de chercheur implique la nécessité de créer des ponts avec la société.

 

● Q : Qu’est-ce que le doctorat t’apporte dans tes fonctions au quotidien ?

SEY : Le doctorat me permet de switcher aisément entre différents projets, différentes thématiques, car on a appris à faire des liens, ou imaginer comment en faire. Cette expérience de thèse m’a aussi appris la rigueur, la précision et la résilience. Mais ce qui m’aide particulièrement au quotidien, c’est cette capacité à penser en dehors de la boîte, à être créative et toujours curieuse, ce fameux « et si il y avait une autre façon de faire ? » qui invite à l’imagination. L’incertitude ne me fait pas peur, mais devient un challenge, une opportunité de tester de nouvelles choses.

 

● Q : Quels conseils donnerais-tu aux futurs docteurs qui souhaiteraient occuper un poste similaire au tien ?

SEY : Un super conseil que l’on m’a donné: GET CONNECTED !

Ne pas hésiter à partir à la rencontre de chercheurs, d’échanger avec un maximum de personnes. En général, les gens sont bienveillants et aiment aider. Il ne pas faut pas avoir peur de toquer aux portes, aujourd’hui avec LinkedIn par exemple il est facile d’échanger avec des professionnels du monde entier.

Aussi, d’apprendre à se connaître. Arrivé au doctorat on pense avoir fait le tour sur la connaissance de soi, mais on peut être surpris. La vie est en mouvement, elle évolue, on change avec elle. Savoir ce qu’on aime, ce qui nous épanouit, et ce que l’on ne veut surtout pas, c’est déjà des réponses à la plupart des questions que l’on se pose, que ce soit de l’ordre de l’orientation professionnelle ou autre.

 

● Q : Quelles sont les pires phrases que tu as pu entendre durant ton doctorat (perspective de carrière, emploi après la thèse…) ?

SEY : Entre académie et privé il faut bien choisir, car ce choix est définitif.

Ce gap qui existe encore entre ces deux « mondes » est l’une des choses que je déplore le plus dans la recherche. Heureusement des initiatives permettent de réduire ce gap, je pense notamment aux sociétés de transfert de technologies (les SATT) dont la mission principale est de détecter les innovations dans nos laboratoires publics et de les « transférer » vers la société, le privé.

Il y a encore beaucoup à faire des deux côtés pour permettre une plus grande flexibilité, mais j’ai espoir en l’avenir, il y a une belle dynamique dans l’écosystème de l’innovation.

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