Du doctorat en informatique au monde de l'ESN : entretien avec Lara Kallab PhD

LARA KALLAB PhD
RESPONSABLE TECHNIQUE R&D CHEZ OPEN

 

  • Quel est ton parcours ?

LK : Titulaire d’un Master d’Ingénieur en Télécommunication et Informatique, option Logiciel de l’Université Antonine au Liban (2008-2013), et d’un Master 2 en Base de données et Intelligence Artificielle de l’Université de Bourgogne en France (2012-2013), je me suis dirigée vers le secteur professionnel lié aux technologies de l’information et de la communication (TIC) pour les organismes gouvernementaux au Liban, en tant que coordinatrice de projet et analyste de données.

En parallèle à ma carrière professionnelle, j’ai toujours été passionnée par la recherche, surtout après avoir réalisé 2 stages de recherche durant mon parcours universitaire, respectivement dans les domaines du Web sémantique, et de la programmation pour les non-experts et méthodes formelles. En 2016, j’ai eu l’opportunité de faire mon doctorat en informatique dans le cadre d’une thèse CIFRE en collaboration avec Nobatek/INEF4 (Institut national pour la Transition Énergétique et Environnementale du bâtiment, France) et le LIUPPA (Laboratoire Informatique de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour, France). Ma thèse, soutenue en Décembre 2019, porte sur la « Composition statique et automatique des ressources dans les environnements Web : une application pour la gestion de l’énergie des bâtiments ».

Aujourd’hui, je suis la responsable technique R&D au sein du groupe Open.

 

  • Peux-tu nous décrire la structure dans laquelle tu es ? 

LK : Créée en 1989, Open est une Entreprise de Services du Numérique (ESN) engagée dans la transformation IT et digitale du SI des entreprises et des organisations, qui comprend 3500 collaborateurs répartis sur tout le territoire ainsi qu’au Luxembourg et en Roumanie. Elle est présente dans tous les grands secteurs d’activités en France (Banques, Services & Transports, Energies, Secteurs Publiques, etc.) et accompagne les acteurs majeurs de ces industries (Éoliennes en mer, UGAP, VIF Software, MAAF, etc.) dans leurs enjeux de transformation industrielle et digitale. Autre que l’accompagnement digital, Open vise à mener des projets R&D éligibles au CIR (Crédit Impôt Recherche) : un dispositif fiscal de soutien aux activités de R&D des entreprises en France, qui exige évidemment une démarche scientifique rigoureuse. Ces projets R&D sont traités et/ou contrôlés par l’équipe R&D au sein d’Open, dirigée par Cyril Martinsky et dont je fais partie.

 

  • Peux-tu nous décrire ton poste et tes missions ?

LK : Actuellement, j’occupe le poste de responsable technique R&D au sein d’Open, dans lequel je suis en charge de la qualification scientifique des projets R&D éligible au CIR, et de leurs suivis techniques. Mes missions portent essentiellement sur : (1) l’identification des verrous techniques/scientifiques dans les projets internes ou les projets client d’Open, et qui nécessitent, pour les résoudre, des activités R&D éligibles au CIR satisfaisant plusieurs critères dont la nouveauté, l’incertitude, et la transférabilité, (2) la conception technique (architecture, technologies, outils, etc.) de la solution porteuse traitant le verrou identifié, (3) le contrôle et le suivi des développements de la solution conçue tout en vérifiant toujours le caractère CIRable des travaux effectués, et (4) la rédaction des rapports techniques/scientifiques des activités R&D réalisées prouvant leur éligibilité au CIR (état de l’art montrant les limitations des solutions existantes, la contribution scientifique/technique apportée, la démarche des travaux effectués, etc.).

  • Quelles sont les particularités de la gestion de projets de R&D au sein d’une ESN ?

LK : Dans une ESN comme Open, il est nécessaire que les projets R&D aient le caractère de développement expérimental. Le développement expérimental consiste en des travaux systématiques qui sont fondés sur les connaissances tirées de la recherche et de l’expérience pratique, afin de produire de nouvelles connaissances techniques/scientifiques et déboucher sur de nouveaux produits/procédés, ou à améliorer les produits/procédés existants. Il ne faut pas confondre le « développement expérimental » et le « développement de produits », qui désigne le processus global allant de la formulation d’idées et de concepts à la commercialisation – engagé pour mettre un nouveau produit (bien ou service) sur le marché. Le développement expérimental se caractérise par la formation de connaissances nouvelles et prend fin au moment où les critères de la R&D ne sont plus applicables.

  • En quoi ton doctorat est un avantage pour le poste que tu occupes et les fonctions qui te sont attribuées ? 

LK : Au-delà des connaissances scientifiques et techniques liées à mon sujet de thèse, mon doctorat m’a permis d’avoir la capacité de résoudre un problème tout en suivant une démarche scientifique rigoureuse. Le principal moteur de la recherche à mon avis est le désir d’apaiser un doute ou de résoudre un problème, et mes travaux en doctorat m’ont offert un cadre institutionnel et scientifique pour le faire. Vu le contexte CIFRE de ma thèse, où j’étais à la fois salariée à Nobatek/INEF4 et doctorante/chercheuse au sein du LIUPPA, j’ai pu acquérir des compétences scientifiques (notamment la pensée critique et la capacité d’analyse), techniques et professionnelles, tout en appliquant mes contributions que j’ai conçu dans des projets R&D du monde réel.

La curiosité, l’autonomie, la gestion du temps, l’adaptation à des différents contextes, ainsi que la capacité à communiquer et à vulgariser les sujets à présenter, sont sans doute des compétences qui m’ont extrêmement aidé à maîtriser les missions que j’exerce dans mon poste actuel au sein d’Open, et être en adéquation avec toute sorte de demande.

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Lara Kallab PhD
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