Comment appréhender sa future carrière pendant le doctorat ?

Deux doctorantes, Pauline et Marine, reviennent sur leur choix de réaliser une thèse et sur l’accompagnement qu’a pu leur apporter Science me Up au sein de l’Ecole Doctorale de Biologie Moléculaire Intégrative et Céllulaire (BMIC) de l’ENS.

Q : Présentez-vous, quel est votre parcours ?

Marine : Je m’appelle Marine Lanfranchi. Je suis en 3eme année de thèse en biologie cellulaire neuronale. Suite à une année de médecine où j’y ai découvert des thématiques qui me plaisaient, je souhaitais continuer d’étudier la biologie cellulaire, la biochimie ou encore la biologie moléculaire.

Après 2 ans de BTS bioanalyses et contrôle, je suis rentrée en 3eme année de Licence biologie à l’UVSQ où j’ai réalisé mon master 1 en biologie-santé. Consciente du manque de postes en recherche et développement au niveau Master,  je décide de faire un Master 2 en alternance en Coordination d’étude dans le domaine de la santé (CEDS) à Paris-Saclay. J’ai ensuite décidé de faire un Master 2 en biologie du vieillissement à Paris Saclay en faisant mon stage de 6 mois à Toronto au Canada.

Suite à mon master 2 dirigé par le Professeur Emmanuel Moyse et mon stage dans l’équipe du professeur Isabelle Aubert au Sunnybrook Health Institut, j’ai su que je souhaitais faire ma future carrière en recherche appliquée. Après avoir vu une opportunité d’offre de thèse en recherche fondamentale que proposait le docteur Julien Courchet, un dossier et un entretien, me voici déménageant pour Lyon pour faire une thèse à l’Institut NeuroMyogène.

 

Pauline : Bonjour, je m’appelle Pauline Billard, je suis issue d’une formation en pharmacie industrielle à l’Université de Lorraine. J’ai toujours voulu travailler en recherche et après avoir confirmé cette envie avec un stage d’initiation à la recherche (SIR) à Nancy, j’ai demandé de réaliser un master 2 de recherche en biologie du cancer à Lyon pour ma dernière année. Cela m’a conforté dans mon idée et après avoir soutenu ma thèse d’exercice je me suis lancée dans un doctorat en cancérologie qui est financé par l’INCa (Plan Cancer). Il se déroule entre le CRCL et les Hospices Civils de Lyon et je suis actuellement en train de finir ma 2ème année.

 

Q : Pourquoi avez-vous choisi de vous diriger vers un doctorat ?

Marine : Je me suis dirigée vers un doctorat dans l’optique de développer mes compétences techniques tout en gagnant de l’adaptabilité, de la confiance en moi et surtout de l’expérience. La thèse est une expérience qui cumule l’apprentissage de nouvelles techniques scientifiques, l’apprentissage de la coordination d’un projet scientifique, le développement de compétences en réflexion scientifique, de l’encadrement et de l’enseignement, avec en plus l’apprentissage de communication orale et écrite scientifique. Je suis fière de ce que j’ai pu faire jusqu’à présent malgré les difficultés.

 

Pauline : Pour moi travailler dans le domaine de la santé ça a toujours été évident, mais mon intérêt est surtout porté sur le domaine de la recherche alors quoi de mieux pour vivre à fond cette expérience qu’une thèse ! Je pense qu’on peut donc dire que la raison principale et que je me suis engagée dans cette voie pour ne surtout avoir de regrets ! C’est sûr que c’est pas facile tous les jours mais je suis plus que contente à l’heure actuelle d’avoir fait ce choix.

 

Q : Quelle est la plus-value de la formation de Science me Up dans votre cursus ? Qu’est-ce que vous a apporté cette formation ?

Marine : La formation Science me Up permet la communication et la mise en lumière d’un monde professionnel très peu connu des étudiants faisant un cursus universitaire en biologie. De plus, même si nous pouvions connaitre l’existence lointaine de professions autres que chercheurs (dans le public ou le privé au sein de grosses industries), nous ne pouvions donner de nom à ces différents métiers. Science me Up permet donc une ouverture nécessaire aux doctorants et étudiants en master pour une carrière concordant avec leurs études et compétences acquises.

Cette formation m’a permis de découvrir des outils nécessaires à une bonne recherche d’emplois, de découvrir des métiers que je ne connaissais pas ou auxquels je n’avais pas pensé. Ces 3 jours m’ont aussi  permis d’ouvrir les yeux sur les différentes compétences acquises et transverses à de nombreux métiers.

 

Pauline : Le principal avantage de cette formation c’est qu’elle n’est pas faite par quelqu’un qui ne connaît que le domaine de la recherche publique. Ainsi on voit autant les possibilités de poursuite dans le privé que dans le public et c’est un vrai atout !

Ainsi, cette formation m’a permis de rendre encore plus claires les diverses possibilités de poursuite de carrière. Elle nous permet aussi de mettre des mots sur des compétences que l’on a mais dont on se rend même pas compte ! On arrive à mieux évaluer notre « valeur ». Elle a lieu sur 3 jours et j’ai trouvé ça parfait, c’est sûr que pour les manips au laboratoire ça fait une grosse coupure mais ça nous permet de parler de vraiment beaucoup de choses (présentation des différents cursus, comment chercher un emploi et décrypter une annonce, comment faire un CV, les possibilités de mobilité ou encore comment optimiser son profil sur LinkedIn…).  Une formation plus courte rendrait obligatoire de faire des choix dans les sujets abordés et ça serait dommage…

 

Q : Avez-vous découvert des compétences que vous maîtrisez mais que vous ne mettiez pas en avant jusqu’alors ? Si oui, lesquelles ?

Marine : Je savais qu’un doctorat apportait de nombreuses compétences. Cependant je ne savais pas comment déterminer ces compétences et surtout comment les appliquer à des métiers autres à ceux de la recherche publique. La formation m’a permis de mettre en évidence de nombreuses compétences telles que la capacité d’apporter des solutions novatrices, la gestion d’un projet , la capacité d’analyse d’informations grâce à la lecture bibliographique,  la capacité d’adaptabilité ainsi que de savoir adapter ses discours à son interlocuteur.

 

Pauline : Oui en effet je ne mettais pas assez en avant mes capacités d’adaptation et de gestion du stress,  c’est une chose qui va changer maintenant !

 

Q : Pensez-vous que vous allez mener une recherche d’emploi plus pertinente après avoir assisté à cette formation ?

Marine : Grâce à ces trois jours de formation je pense que je pourrais rechercher un emploi de façon beaucoup plus pertinente. La communication d’outils nécessaires à une bonne recherche d’emploi lors d’un parcours universitaire est très peu mise en avant. J’étais assez désarmé face à la façon de m’y prendre pour trouver un emploi en adéquation avec mon niveau d’étude et mes compétences. Science me up m’a donné toutes les cartes afin de détecter des offres appropriées. De plus, cette formation  m’a aussi appris à répondre de façon adaptée et adéquate à ces offres.

 

Pauline : Oui ! Je connaissais déjà beaucoup de moyens pour rechercher un emploi mais on nous a montré quelques astuces pour « optimiser » l’utilisation de certaines plateformes et je compte bien m’en servir.

 

Q : Avez-vous une visibilité plus précise des possibilités de carrière qui s’offrent à vous ?

Marine : Je savais qu’il existait des postes dans le secteur privé concordant avec un doctorat. Mais je ne pensais pas qu’autant de métiers différents recherchaient des compétences acquises lors d’un doctorat. Je pense notamment au consulting scientifique, à la communication scientifique ou au domaine de la formation en dehors de l’enseignement.

Pauline : Effectivement, je ne pense pas avoir profondément changer mon idée de poursuite de carrière mais par contre je sais que je pourrais, dans le cas échéant, chercher dans certains secteurs qui ne m’avaient même pas effleurés l’esprit.

 

Q : Avez-vous autre chose que vous voudriez évoquer après cette formation ?

Marine : Je pense que cette formation est primordiale pour l’insertion professionnelle des étudiants ayant fait un parcourt universitaire en biologie. Lorsque l’on parle de notre thématique et niveau d’étude autour de nous, l’impression générale est que l’on va vite trouver du travail, ce qui n’est pas que le cas. Ce qui manque le plus à ce parcours universitaire est la communication sur l’ensemble des métiers auxquels on peut prétendre après un bac+ 5 ou +8 en biologie.  Il me semble donc qu’en trouvant une solution à ce manque de communication, on pourrait obtenir une forte augmentation du taux d’insertion professionnelle pertinente aux études effectuées.

Pauline : Pas spécialement, mais je peux par contre recommander cette formation à tous les doctorants ! Même si on sait ce qu’on veut faire après, cette formation permet quand même de prendre conscience de plein de choses et pourquoi s’en priver ?